Orages du 13 au 15 juin 2017

Orages du 13 au 15 Juin 2017

Après une vague de chaleur assez intense dans une situation anticyclonique, plusieurs journées orageuses se profilent depuis quelques jours. J'ai profité des derniers jours assez stables pour partir en vacances dans l'Hérault, à Sète, tout en essayant d’être de retour à temps pour les orages.

Lors du dernier jour avant mon retour, je décide de décaler d'une journée. Car une première situation potentiellement orageuse se profile pour le lundi 12 sur les reliefs entre Cévennes et Ardèche en fin d’après midi. Je n'y crois pas trop, le risque est bien faible, c'est tout ou rien. Mais je ne veux pas regretter, donc je préfère rester dans le coin au cas où...

De plus, je passe par l'Auvergne sur mon retour (étalé sur 2 jours pour faire un coucou à la famille) et il semble que la journée de mardi 13 soit plutôt pas mal pour cette zone. Et un peu plus sur l'ouest, le mercredi, à mon retour sur Lyon. Parfait, je vais remonter progressivement avec les orages :).
Mis à part quelques jolis gonflements observés au loin, ce premier jour ne donnera rien d’intéressant, mais pas de regrets.

- 13 Juin -

Mardi, sur la route du retour, en abordant la Lozère vers 13h et jusqu'au Puy de Dôme, des altocumulus floccus et castelanus fleurissent un peu partout. L'air est lourd. Ça annonce quelque chose de costaud sur les reliefs.

(Photo smartphone - Sud Ouest Lozère - A75)

Quelques heures plus tard, les premiers orages éclatent, c'est parti pour plus de 6h d'orages dans la Haute Loire. J'arrive à destination, dans l'ouest du Forez vers 15h. Je ne peux pas bouger mais je suis suffisamment éloigné pour au moins apprécier les bourgeonnements explosifs, très compacts, marquants une convection profonde.

Il est 18h, voici la cellule sur Yssingeaux, à 47km de là, qui n'en finit pas de grossir... Cette cellule occasionnera des grêlons jusqu'à 6cm de diamètre.

Timelapse :

À mon zénith, l'enclume d'un orage qui sévit proche d'Issoire (40km à vol d'oiseau) s'étale largement. Et offre des mammatus plus ou moins prononcés par moment.

(Photo à 17mm sur un plein format)

Sur le coup des 19h, une base se dessine sur l'Est du Forez, à ce moment je crois apercevoir un nuage mur mais sans certitude. Il s'agit probablement d'un simple arcus bien turbulent.

Timelapse :

Jusqu’à 23h les orages se succèdent prenants forme au même endroit (orages rétrogrades), ce qui a forcement entraîné de nombreuses inondations et coulées de boue. Les dégâts sont impressionnants, certains villages sont dévastés...

En début de nuit, j'apprécie au loin les premiers coups de foudres visibles des orages qui se dissipent progressivement, toujours en Haute Loire.

- 14 Juin -

Cette journée s'annonce mieux en terme de chasse puisque je vais pouvoir bouger. Je pars du Forez en fin de matinée pour être sur Lyon le plus tôt possible. Les orages vont se déclencher en début/milieu d’après-midi, il faut que je sois rapidement sur le terrain.

J'arrive à 13h, le temps de manger, débarrasser la voiture et se préparer pour repartir qu'il est déjà 14h30. Je n'ai pas vraiment le temps de me poser. Je pars dans la Loire au Sud-Est de Roanne, le secteur me semble intéressant vers les 15h/16h.

Une fois arrivé sur mon target (spot de départ), un faible orage lâche quelques coups de foudre. Mais impossible de cadrer sur une zone, c'est trop aléatoire. Au même moment, un énorme orage est en cours sur Saint Etienne, remontant par les monts du Pilat. Voyant le ciel bleu et aucun signes pré-orageux sur mon spot, je me pose plusieurs fois la question d'y aller ou non. Je décide de rester sur mon idée de départ, car les routes sinueuses du Pilat ne me font pas plus envie que ça ^^...

De nombreux orages se déclenchent tout autour de moi, sauf sur ma position. Je multiplie les va-et-vient sur plusieurs spots proches, afin de voir ce qu'il se passe un peu partout. Cela fait 1h30 que je patiente, les doutes s'installent... Au loin sur le Nord-Ouest, les premiers signes encourageants se montrent par une convergence plutôt marquée qui se rapproche.

Mais les orages passent au Nord de ma position. Je suis mal placé et décide donc de foncer sur la cellule qui est bien active, dans la Saône et Loire près de Paray le Monial. En passant à Roanne, je remarque une alimentation légèrement torsadée. Elle prend forme sous une enclume déjà bien présente. Je prends quelques photos pour immortaliser l'instant sans trop y croire.

Dans mon optique de chasser la cellule au nord sur Paray le Monial, je continue donc ma route sans réfléchir. Sauf qu'au bout de 15km après Roanne, je subis déjà quelques précipitations de cet orage alors qu'il me reste encore 60km à parcourir. Bizarre... Un coup d’œil sur les radars me confirme que l'orage s'est étendu en un amas de pluie...

Finalement je fais demi-tour, et là je me rends compte que l'orage qui était en train de prendre sur Roanne a explosé. Un rideau de pluie très dense me fait face. C'est assez impressionnant la vitesse à laquelle tout s'est formé car 10/15mins plus tôt il n'y avait rien de concret. Vue l'alimentation qui m'avait interpellé en passant, il n'y aucun doute, il faut que je me replace de l'autre côté de la cellule !

C'est une séance "core punching" qui m'attend, la grêle est présente dans le noyau dur de l'orage. Mais ça veut aussi dire que je suis dans la bonne direction :p . Leurs diamètres doit faire 2/3cm, rien d’inquiétant pour la voiture. J'arrive enfin à me retrouver de l'autre côté,  après une circulation assez difficile, et là, c est la grosse surprise !

(Photo smartphone - Est de Roanne)

Je me retrouve sous une base très tourmentée, avec de multiples signes de rotation. Je file au plus vite sur les hauteurs afin d'avoir une vue un peu plus dégagée. Me re-voilà à mon target de départ.

Zoom sur une zone avec une forte vélocité et aspiration d'humidité.

Panoramique de 17 photos verticales à 50mm

Il n'y a aucun doute sur la rotation de l'orage, ça bouge à vue d’œil. De nombreux abaissements sont suspects par moment. Je reste 5/10min puis repars pour essayer de me replacer au plus près. Les coups de foudre ne sont pas visibles pour le moment. Seul un grondement incessant demeure, marquant la puissance de l'orage.

Voulant au mieux me rapprocher de la zone du courant ascendant, je quitte la nationale pour emprunter les petites routes coupants à travers les collines. Grosse erreur ! Trop optimiste sur le coup, c'est ce qui est souvent fatale. Je me retrouve freiné dans ma course par une voiture équipée d'une remorque. Et évidemment, impossible de doubler ni de faire demi-tour. Je réussi enfin à prendre une direction différente après 15 bonnes minutes derrière cette voiture, mais l'orage est irrattrapable.

Sur la route, les dégâts sont bien visibles. De nombreuses branches jonchent le sol. Je roule parfois sur un tapis de feuilles. Les champs gorgés d'eau, déversent leur trop plein sous forme de coulées plus ou moins boueuses, sur la route. Il est parfois difficile de la distinguer.

Je me retrouve à l’arrière de l'orage. J'observe par chance cette fois-ci les nombreux coups de foudres positifs tombants à la limite de la pluie pendant que j'essaye de me repositionner. Mais impossible de trouver un coin pour shooter...

Cet orage rotatif dura à peine une heure, avec une phase assez mature autour de 18h, et mourrut en arrivant sur Lyon

Quelques derniers orages sont sur la Saône et Loire, avant l'évacuation totale de la dégradation.

- 15 Juin -

Ce jour-là, les quelques coups d’œils aux modèles météo ne me donnent pas vraiment envie de sortir. Je décide de commencer à travailler sur les photos des derniers jours, tout en gardant un œil sur les conditions. Les températures et les points de rosées sont vraiment pas mal depuis le début d'après-midi. Il manque un peu d’humidité, mais un front qui traverse le quart Nord-Est de la France finit par compléter les ingrédients.

À 16h je tente donc une sortie en direction de Mâcon. Mais qui dit 16h, dit sorties d’écoles ! Sans parler du gps qui coche un itinéraire sans péage alors que je le voulais justement avec (histoire de vite sortir de l'agglo de Lyon). Je perds facilement 30min à suivre d'innombrables bus...

J'arrive enfin à me placer dans l'Ain mais il est déjà trop tard. L'orage donne ses derniers coups de foudre à peine visibles...

Plus loin, une ambiance sympa s'installe avec un arc-en-ciel. Ça console toujours un peu ^^.

Je prends le chemin du retour, plusieurs petites cellules orageuses s'enchaînent sur le Lyonnais. Elles sont très sporadiques, c'est in-chassable à part si je reste à un endroit pendant des heures en espérant que ça me passe devant. Mouai.

J'adopte cette technique, pas très emballante, en me positionnant sur l'Est Lyonnais. Finalement ce ne seront que des ambiances.

Je m'essaye au minimalisme par la même occasion, faut bien s'occuper ! 😀

Je me rapproche doucement de Lyon... (un léger trouble apparaît sur cette photo, dû à l'humidité et la fine pluie ambiante)

(Aéroport Lyon Saint-Exupery)

J'observe de loin le dernier orage du Rhône en espérant avoir les couleurs du couché de soleil. Du nocturne enviseageable?

L'alimentation finit par se détacher de l'orage à l'heure bleue, il est temps de rentrer. Le nocturne, c'est pas pour aujourd'hui !

Conclusion

Les orages n'auront pas été forcement riches en foudre. Cependant j'ai pu avoir des ambiances vraiment sympa, ainsi que de bonnes sensations lors de l'orage du 14 juin.

En espérant quelques situations nocturnes pour les prochaines fois.

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