Orages du 27 et 28 juin entre Allier et Isère
Cela fait plusieurs jours que j’enchaîne les chasses médiocres, la frustration entraîne beaucoup de doutes sur chacune de mes décisions. C'est une sorte de boucle infernale, plus j'ai d’échec, plus je doute, plus je fais de mauvais choix. Il faut prendre du recul, souffler un coup et faire un travail sur soi pour casser cette boucle.
- Entre le 24 et 26 Juin -
Tout d'abord le 24 Juin, je projette une traque dans la moitié Sud de l'Isère en fin de journée. Les indices orageux semblent vraiment bons pour une nuit de folie. Je me poste donc en fin de journée vers la Côte-Saint-André et patiente... Les heures défilent et les points de rosées ne montent pas comme prévu. La plaine est la zone la plus froide de la partie Sud de la région, je doute fortement. Des orages débordent sur Valence mais je ne prends pas encore de décision.
La nuit arrive, des orages se déclenchent au Nord-Ouest de ma position, entre la Côte-Saint-André et Lyon, pris d'impatience je décide de bouger dans cette direction. Je me dis que ce n'est pas loin et que j'ai le temps de redescendre ensuite. Petit à petit les cellules m'emmènent vers Saint-Priest, c'est ici que je me rends compte de mon énorme bourde. Je suis remonté au Nord alors que tout devait se déclencher au Sud ! Fatigué de la veille, avec peu de sommeil, je n'ai plus aucune énergie pour faire la route inverse. Je me retrouve sous une pluie faiblement orageuse à essayer de me convaincre de redescendre 1h30 plus bas. Rien y fait, je lutte contre le sommeil sur ma place de parking. Cette fatigue a sûrement été à l'origine de cette mauvaise décision. Sans parler de nombreuses prises de tête avec le téléphone... Énervé, dégoutté et épuisé, je décide de rentrer me coucher.
Les jours suivants, je tente à plusieurs reprises des chasses sans vraiment arriver à faire quoi que ce soit. Les prises de tête s’enchaînent encore une fois, avec des routes habituelles coupées qui me font perdre du temps. Bref, des bornes pour rien.
- 27 Juin -
Une dégradation générale entre les Pyrénées et Bourgogne/Rhône-Alpes est attendue. Scrutant les cartes depuis le matin je prends la décision de partir vers 15h, car des orages se déclenchent plus tôt que prévu. Je prends la direction de l'Allier pour intercepter le premier gros paquet orageux qui s'est formé. J'arrive sur place juste à temps, un peu déçu, car je m'attendais à une structure plus intéressante. Je me retrouve devant un front peu structuré. Un arcus tente de se former à plusieurs reprises. Cela ne l’empêche pas d’être à l'origine de violentes rafales de vents, qui me referme la portière dessus. Les flux sont très dispersés, c'est compliqué pour se placer à un endroit concret.
En arrivant dans l'Allier le système s'est accéléré et m'a prit de court. Une donnée que j'ai oublié de prendre en compte avec la plaine de la Limagne... L'orage se renforce en arrivant en Saône et Loire mais je ne le suis pas, il est trop rapide et peu de routes sont directes dans ce secteur.
À ce moment là, juste au-dessus de ma tête, un ensemble se met à tourner. J'ai filmé volontairement en portrait afin d'avoir le plus de détails possible. On aperçoit bien par moment (17sec/39sec) le canal principal du tuba qui se condense.
Plus tard, quelques coups de foudre sortent d'un orage en transit au Nord de Riom.
Vidéo de l'impact de la photo ci-dessus
Boum #orage pic.twitter.com/PWJHWV9Dok
— Eric Tarrit | E-MotionPictures (@EricTarrit) June 27, 2017
Trop longtemps dans cette pluie orageuse, peu intéressante, je décide de me replacer au sec vers Saint-Etienne. J'arrive à bout de la pluie à Feurs, un faible orage lâche quelques coups de foudre, je tente mais sans résultat. Je continue sur Saint-Etienne, puis Saint-Priest du côté de Lyon. Le tout totalement sous la pluie, après de nombreuses tentatives infructueuses, je rentre.
- 28 Juin -
La journée s'annonce mitigée, je travaille sur le pc tout en regardant les cartes météo pour surveiller l'évolution. En début de soirée un éclair est détecté sur Lyon. Je tends l'oreille puis vais jeter un coup d’œil par la fenêtre. Grosse surprise, un arcus est juste au-dessus ! J’étais tellement concentré ailleurs que je ne l'ai pas vu venir. Des "griffes" d'arcus descendent par endroit, je n'ai pas assez de champs visuel pour me rendre compte de la taille mais il parait imposant.
Je me prépare au plus vite pour partir. Une photo rapide avec l'appareil avant de le mettre dans le sac, l'arcus progresse assez vite, comme souvent.
Cela fait 5min que je suis parti de la maison, la pluie m'atteint désormais, il faut que je me dépêche. Tout se passe assez bien jusqu’à ce que la route que je prends habituellement pour sortir de Lyon soit coupée (encore une fois)... Cette déviation occasionnant des bouchons à n'en plus finir me fait perdre près de 25 min ! Pour faire 200m ! La pluie a fini par passer, je suis de nouveau au sec et les rayons de soleil commencent même à pointer le bout de leurs nez... Énervé par ces enchaînements de malchance durant ces dernier jours, je prends mon mal en patience et continu quand même d'y croire. L'autoroute m'attend...
Une fois arrivé à bout de ces bouchons, je dois de nouveau traverser le rideau de pluie pour pouvoir me retrouver à l'avant du front linéaire. L'autoroute en direction d'Aix-les-Bains me sera bien utile. L'arcus arrive sur L'Isle-d'Abeau et je suis à peine à la sortie de Lyon-Est. Je finis par le rattraper au niveau de Bourgoin-Jallieu. L'ambiance est superbe sous le sillage turbulent.
Quelques photos au téléphone, parfois floues mais ça donne une idée.
Omg pic.twitter.com/zPC3joIAA0
— Eric Tarrit | E-MotionPictures (@EricTarrit) June 28, 2017
La course ! pic.twitter.com/dxHpFfdvP9
— Eric Tarrit | E-MotionPictures (@EricTarrit) June 28, 2017
Je sors de l'autoroute à la Tour du Pin, j'ai enfin réussi à prendre suffisamment d'avance pour chercher un point de vue un peu dégagé. Je file sur les hauteurs faire les premières photos.
La vue est sympa mais bouchée sur les cotés, je redescends un peu plus bas, vers un champs que j'avais repéré à la montée. C'est le moment d'apprécier la progression de cette belle structure.
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Timelapse
En traitant les photos je me rends compte que mon 1er point, plus en hauteur, n'était finalement pas si mal pour le panoramique. J'aurais peut-être dû tenter de nouveau avant de repartir.
Je reprends de l'avance aussi vite que possible car la jauge de carburant me rappelle que je suis en réserve. Par chance, une station-service se trouve à 3 min. J'arrive à faire le plein rapidement et repars aussitôt.
Je finis par me perdre dans les petites routes de campagne vers Le Pont-de-Beauvoisin en voulant trouver un spot acceptable. Mais ce n'est pas simple. L'arcus est encore plus bas, il finit par toucher le sommet des forêts environnantes.
C'est ici que se termine la traque, je profite des dernières lueurs du couché de soleil qui m'offre des ambiances bien particulières sous le sillage turbulent.
Quelques coups de foudre tombent à l’arrière du système mais ils ne sont pas nombreux. Je m’arrête à l'arrache sur une route peu passante pour tenter quelques photos. Je suis récompensé par un foudroiement bifide au passage d'un fractus, avec les teintes rosées d'une heure bleue approchante... Dommage pour les arbres, mais quand on a pas le temps de trouver un spot, on fait avec 😀
Conclusion
Cette dernière journée rattrape bien le coup sur les autres chasses. Pour faire court, ça fait du bien !
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