Sanatorium CHM

Sanatorium CHM

Sanatorium CHM - Théâtre

 

Mise en situation

  • Localisation: France / Auvergne-Rhône-Alpes
  • Date visite: Mars 2014
 

Comme souvent en urbex, c'est après beaucoup de recherches que nous finissons par localiser un des sanatorium bien connu dans le monde de l'exploration, le Sanatorium CHM.

C'est avec la tête pleine d'idées, que Ianis (mon meilleur ami) et moi, nous nous rendions sur ce spot. Et pour chacun de nous, à cette époque, il était le plus grand bâtiment que nous n'avions jamais fait. Environ 400m de long sur 4 étages et un sous-sol. Autant vous dire que nous avions très hâte !

 

Approche

Départ à 5h du matin, pour quelques heures de route. Nous arrivons sur place, à la fraîche, et guettons de loin pour essayer de distinguer le bâtiment avant notre arrivée. Malgré notre curiosité affûtée, nous n'apercevons le bâtiment qu'une fois à proximité. On se gare discrètement et préparons notre matériel. Non sans une boule au ventre d'excitation, à l'idée de cette grosse journée qui nous attend.

Pour l’anecdote, en ouvrant ma portière j'ai eu l'agréable surprise de me retrouver nez à nez avec un crane de lapin, posé sur un tronc, à mi-hauteur d'Homme.... Ambiance. 😀

Enfin prêt, on fait un point sur la "civilisation" environnante avant d'enjamber la chaîne qui clôt le terrain privé ; Rien de très difficile pour l'instant. On fait le tour du bâtiment à la recherche d'une brèche, d'une porte ouverte ou autre pour s'y infiltrer, mais rien. C'est alors que nous entendons des personnes aux abords du terrain, gardien ? Sommes-nous repérés ? On s’éclipse de notre position, trop exposée, pour aller inspecter plus en détail l'arrière du bâtiment.

(Photo smartphone - façade la plus exposée)

Nous décidons alors de regarder plus haut et trouvons un probable accès, bien dissimulé, au 1er étage. C'est parti pour une petite escalade, on se fait passer les sacs et le matériel et bingo ! Nous voilà enfin à l’intérieur du sanatorium CHM, à l’abri des regards.

 

Visite

L’entrée débouche sur l'un de ces fameux long couloirs traversant ce genre de bâtiment, qui desservent de nombreuses chambres de malades. Avant de commencer à photographier, on décide, comme souvent, de faire un premier tour du propriétaire ; Cela permet de connaître le lieu et de savoir sur quoi on va s'attarder. Au cas où l'on devrait partir en vitesse, on aurait au moins fait les parties qui nous attiraient le plus. On n’est jamais trop prudent 🙂 !

Parmi les nombreuses chambres que nous avons visitées, la plupart sont vides et dans d'autres il séjourne encore des restes de lit. On en retrouve également dans les couloirs. C'est en arrivant dans la partie centrale qu'on commence à prendre conscience qu'il va falloir pas mal de temps pour tout visiter. Alors, on accélère le pas sur la visite globale.

Lorsqu'on arrive dans la pièce du théâtre, avec les chaises de spectacles, on est vraiment content, d'autant plus qu'un des pianos est intact. La partie cuisine est encore très bien conservée et un escalier annexe nous amène à un des sous-sol. À la lumière de nos lampes torches, on tombe sur d’autres explorateurs. On fait un peu connaissance puis reprenons notre exploration à la lumière du jour. On se croisera de nouveau au cours de la journée. En revenant sur nos pas, on découvre aussi une chapelle accompagnée de ses bancs de prières. 

Les températures froides de mars rendent l'ambiance du sanatorium d'autant plus glacial. Quand on parcourt ce genre d’édifice, on le compare vite à un labyrinthe. Les escaliers se multiplient et mènent à des pièces insoupçonnées.

Je décide de faire un petit tour sur le toit, attiré par un accès facile, mais pour le coup assez dangereux. Si je glisse, la gouttière n'arrêtera pas ma descente (on voit mon gant à gauche). De plus que j'ai mal évalué mes chaussures de marche pour notre petit road-trip... J'ai choisi des montantes dans le but d'avoir chaud pendant ces deux jours, mais elles ont de grosses semelles rigides. Du coup je n'ai aucune accroche ni sensation sur la nature du sol. Imaginez vous marcher avec des chaussures de ski sur un sol dur, la sensation en est proche. Je fais donc une photo à la volée au téléphone et reste quelques secondes à apprécier la vue... Puis, je redescends ce pan de toit avec une extrême prudence, sous les yeux de Ianis prêt à me tendre la main, au cas ou. J'ai pourtant le vertige, mais l'appel de la curiosité est parfois plus fort ^^.

(Photo smartphone - avec un regret de ne pas l'avoir faite au reflex par la suite...)

Au fur et à mesure de notre descente dans les étages, les surprises s’enchaînent et l'ambiance glauque prend tout son sens. On découvre la chambre mortuaire/morgue où subsistent encore un pot de fleurs artificielles sur un genre de table de chevet... De nombreux fauteuils roulants sommeillent, inertes, dans les couloirs...  On atteint ensuite la partie piscine/rééducation en demi-sous-sol. Toute la pièce est carrelée, la plupart des volets sont fermés. J'ai rarement ressenti une ambiance froide et pesante comme dans cette pièce. Les idées fusent, s'ajoutent, nous jetons rapidement des coups d’œil aux pièces restantes pour passer à la suite.

Nous sommes attirés par une porte menant au sous-sol technique/vide sanitaire. S'en suit un parcours du combattant, on monte des demi-niveaux par des échelles rouillées, scellées dans le béton. Il nous aura fallu enjamber des tuyaux de plomberie et parfois même se mettre au niveau du sol, humide et terreux, pour passer. Nous franchissons des trous grâce à des planches en suspension, découvrons d’énormes fosses bétonnées, vides, en contre-bas. Mais nous prenons la décision de faire demi tour au vu des difficultés à avancer parmi ce dédale de tuyaux. Puis il n'y a pas grand-chose d’intéressant à voir finalement... C'est immense et il va déjà être midi. Nous avons exploré environ 80 % du sanatorium.

 

Shoots

Après une pause miam, il est temps de mettre en application les idées. J'ai aussi longuement réfléchi à un projet vidéo avant de venir faire la visite, je vais donc devoir tourner quelques séquences en même temps selon les pièces. Bruits de déclencheurs et trépieds résonnent dans la bâtisse…

De nouvelles surprises viennent compléter notre première visite rapide avec la découverte du labo. D’innombrables produits et éprouvettes sont restés dans cette pièce. A coté, une salle de radiologie encore debout avec ses appareils et les radios qui vont avec. Ainsi qu’une partie "archives" où gisent au sol et sur les armoires quelques dossiers de patients. L’après-midi passe vite, les journées en cette période sont encore courtes. La lumière descendante nous permet de commencer les tests de lightpainting. Avant tout, on étudie avec précaution chaque pièce pour éviter les problèmes avec la laine de fer.

S'en suivent de nombreuses heures de shoot. Il est maintenant 2h du matin et on finit cette grosse journée dans la cuisine avec la réalisation des derniers lightpainting.

Ce que je ne vous ai pas dit, c'est qu'on a prévu de dormir dans le sanatorium pour enchaîner sur d'autres explo dans la région, le lendemain. Après quelques réflexions, on décide de dormir sur la scène dans la pièce de théâtre. Le bois a l'avantage d'être plus chaud que le carrelage, retrouvé sur la plupart des sols. De plus, être en hauteur n’est pas plus mal afin d’éviter la visite de nos amis à quatre pattes (ou plus ^^) qui pourraient se promener la nuit.

Pour ma part, c'est entre le piano et le fauteuil que je glisse un matelas qui traînait... Autant se mettre dans l'ambiance jusqu'au bout :D.

 (Photo smartphone)

Vers 3h du matin, et sur le point de s’endormir au chaud dans nos duvets, nous entendons un énorme bruit sourd résonnant dans tous les murs du sanatorium. Après quelques secondes de vide sur ce qu'il vient de se passer, mon Ianis me chuchote:

-"Eric t'as entendu ça??!"

-"Ouai un bruit comme ça, ça s'entend !"

-"Je suis prêt au cas ou..." 

-"Oui moi aussi, je dors avec de toute manière"

Les oreilles tendues quelques instants, muni de nos petits moyens de défense, mais le silence règne de nouveau. Un courant d’air ? Une porte a claqué ? Aucune idée... Mais ce qui est étrange c’est que pendant toute la journée il n’y a eu aucun courant d’air ni porte ayant claqué. Après réflexion entre mon ami et moi, le mystère reste entier. Je suis loin de croire en l’existence de certaines choses, mais un claquement de porte est familier comme bruit, je l'aurais reconnu... Je rapporte plutôt ce bruit à un gros coup de poing sur un mur. Enfin bon, tout cela reste sans véritables fondements et laisse libre interprétation à chacun...

Vers les 8h du matin, le soleil se charge de nous réveiller. Nous déjeunons, prenons soin de ne laisser aucune trace de notre passage, et partons. Pour une nouvelle exploration…

 

 

Montage vidéo à base de stopmotion. Le travail avec le temps et la lumière.

 

Photos

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